J'avais été actif sur ce blog en 2008, lors de mon premier séjour de 6 mois en Chine, à Qingdao. Puis j'étais revenu enseigner à deux reprises, 6 mois à Qingdao à nouveau en 2009 puis un an à Pékin en 2010/2011.
Mais j'avais délaissé ce blog durant ces périodes, hapé par une vie trépidante... et puis je me suis tellement senti "comme un poisson dans l'eau" comme disent les Chinois que l'exercice du blog m'a moins intéressé qu'au tout début.
Je me souviens aussi d'un passage lu dans un roman de Bernard Werber.... ça donnait approximativement ceci :
"Celui qui passe une semaine en Chine écrit un livre, celui qui y passe un an écrit un article, celui qui y passe sa vie n'écrit rien"
Après deux ans en France, je reviens en Chine pour deux à quatre ans, à Tianjin, et cette ville trop méconnue mérite bien qu'un humble nouveau résident comme moi témoigne un peu au sujet cette cité que je découvre depuis 2 semaines.
Le développement de Tianjin s'inscrit dans sa proximité avec Pékin (40 minutes de TGV), ce qui constitue à la fois un avantage et un handicap. Pékin lui fait de l'ombre, mais fait aussi apparaitre Tianjin comme un bassin d'opportunités à la porte d'une capitale saturée.
Tianjin, c'est une ville moderne, en pointe du boom économique de la Chine des 30 dernières années. Tianjin est une vie d'industrie (aéronautique en autres) et de services (banques notamment), c'est l'entrée portuaire de Pékin, le grand port de la Chine du Nord. Zone économique spéciale et municipalité autonome, le développement économique y est probablement plus rapide que le développement culturel.
Tianjin Tower, 337 mètres, en plein centre de Tianjin, au bord du fleuve, actuellement la plus haute tour de la ville, mais plus pour longtemps.
Sur ce diaporama présentant les 10 plus hauts buildings du monde en construction, 7 sont chinois.... dont 2 à Tianjin !!! Chacun culminera à plus de 500 mètres, respectivement en 2014 et en 2016.
Tianjin, c'est aussi un patrimoine historique méconnu, c'est notamment les concessions étrangères, 9 en tout (française, britannique, américaine, italienne, russe, allemande, austro-hongroise, belge, japonaise) , bien plus importantes à l'époque que celles de Shanghai, pourtant bien plus célèbres aujourd'hui. Cela peut probablement se comprendre.... ce patrimoine architectural trop délaissé mais si important encore aujourd'hui est la marque de la domination économique et militaire étrangère en Chine à la suite des guerres de l'opium (à partir des années 1860). Dans les concessions étrangères ont résidés, sous protection étrangère, le dernier empereur de Chine et de nombreux seigneurs de guerre durant la première république de Chine (1911-1949). Mais on peut aujourd'hui parier sur le fait que la municipalité de Tianjin puisse voir dans cet héritage un atout cuturel et touristique pour la ville. Croyez-moi, c'est en tout cas saisissant de se promener dans ces quartiers de consessions (plus de photos et de commentaires plus tard sur ce blog) : églises, bâtiments officiels, banques, hôtels particuliers.
Par exemple, dans l'ancienne concession française :
Détail du fronton de l'ancien consulat de France
L'ancienne grande poste, dans la concession française, dite poste de la dynastie Qing
Un lampadaire à la parisienne
Par ailleurs, certains bâtiments modernes de Tianjin adoptent du coup un style un peu kitsch évoquant l'art-déco ou le néo-classicisme occidental.
Par exemple, Jinwan plaza (by day, by night) en plein centre, au bord du fleuve, face à la gare, tout près de la Tianjin Tower vue plus haut.